16 août 2006

A contre courant de la presse Française, prétendant traiter d'un oeil extérieur la crise au Liban, Yves Thréard, directeur adjoint de la rédaction du Figaro, pose la question du rôle de l'Europe et de la France dans la naissance du Hezbollah et du régime iranien.

Enfin un article, dans un quotidien à grand tirage, où Israel n'est pas montré du doigt comme seul responsable des crises successives au Proche Orient. Alors, effet de mode ou les mentalités seraient elles en train d'évoluer?

C'est l'occasion d'aborder ma théorie.
Les gouvernements successifs Français ont une politique commune pro-arabe depuis des décennies, pas forcément toujours consciente, mais en tout cas jamais avouée, pour différentes raisons:

Raison 1: historiquement, la France reconnait difficilement la moindre erreur lors de sa période colonialisatrice. La colonialisation est pourtant perçue comme un affront par les ex-colonies Européennes, sentiment d'affront largement étendu à l'ensemble du monde Arabe. La France en refusant de digérer cette partie sombre de son histoire, et en conséquence, doit composer avec une politique d'apaisement vis-à-vis du monde Arabe.

Raison 2: le pétrole est moins cher, quand on fait ami-ami avec les pays qui l'exportent. Souvenez vous de la relation privilégiée qu'avaient certains politiques Français avec Saddam Hussein. Ca aide le grand groupe pétrolier Français, issu de la fusion entre Total, Fina et Elf.

La bonne nouvelle, c'est que les mentalités et données énergétiques évoluent: la colonialisation est de moins en moins tabou avec les générations qui passent (trépassent?), et le Peak Oil approche.

Le gouvernement, autrefois réfractaire à toutes études sur des nouveaux carburants sur lesquels il n'aurait pas la main mise sur la taxation aussi facilement qu'avec le pétrole, commence à soutenir timidement certaines initiatives. Il faut dire que le temps presse, et que le risque que la France prenne un retard irratrapable dans la production de carburants alternatifs augmente chaque mois un peu plus, avec le doublement du prix du baril de pétrole tous les 4 ans.

Quelques chiffres: aujourd'hui, avec un baril à $70, fournir un litre de diesel/sans-plomb au consommateur coûte environ 30 centimes d'euro. Fournir un litre de colza/ethanol coûte environ 50 centimes. Un baril à $150 signifierait que que le coût de production d'un carburant colza/ethanol reviendrait moins cher. Se posent bien sûr les questions des surfaces agricoles insuffisantes pour une production à grande échelle, de la taxation, de la migration d'un parc automobile inadapté, .... mais on ne peut nier que l'augmentation du prix du baril signifie que tôt ou tard, la dépendance de la France au pétrole devra se résorber, et que celà pourrait signer le revirement de la politique pro-Arabe de la France.

Pour accélerer le mouvement, rien de plus simple. Roulez au Colza !

Aucun commentaire: